Bacs à marée : cet été faites un geste d’utilité publique


le Jeudi 2 Août 2018 à 19:01

Si les grandes villes multiplient les initiatives pour rendre l’environnement plus agréable, les petites ne sont pas en reste. En cette période estivale, les villes situées en bord de mer qui voient le nombre de la population croitre de manière exponentielle, font appel a l’intelligence collective pour préserver les plages. De l’Atlantique à la Mer du Nord, les vacanciers sont désormais invités à utiliser les bacs à marée.


Un bac à marée installé sur une plage de la Chaume (Vendée) (Photo Démocratie de proximité aux Sables d'Olonne)
Un bac à marée installé sur une plage de la Chaume (Vendée) (Photo Démocratie de proximité aux Sables d'Olonne)
Inutile de se voiler la face, la mer est devenue une véritable poubelle, en France comme dans d’autres pays du monde. Des personnes peu scrupuleuses et surtout peu respectueuses de la nature n’hésitent pas à y déverser leurs déchets, dont certains ne se dégraderont jamais. A cela s’ajoutent les catastrophes naturelles qui embarquent vers la mer quantité de détritus.

Si certains objets rejoindront le fond des océans, non sans porter un préjudice certain à la faune et à la flore aquatique, d’autres comme les bouteilles et bidons en plastique, vont flotter pour venir se déposer sur les plages, poussés par les grosses marées hivernales. Las de voir le littoral se dégrader, communes et associations passent à l’action, sollicitant les vacanciers pour les accompagner dans une démarche éco-citoyenne de démocratie participative.

C’est ainsi qu’est née, il y a deux ans, le concept des « bacs à marée », des conteneurs en bois, souvent fabriqués localement, lesquels permettent aux promeneurs et vacanciers de déposer les déchets qu’ils trouvent sur la plage ou sur les dunes.

« L’idée des bacs à marée est de permettre aux citoyens de nettoyer la plage », expliquait Thierry Huguet, président de l’APNO (Association pour la protection de la nature aux Olonnes), aux Sables d’Olonne (Vendée), en 2016. Trois bacs à marée ont été installés sur la côte sauvage de la Chaume, aux Sables-d’Olonne, autour de la plage de la Paracou. On peut y déposer les déchets polluants, qui ne rentrent pas dans les poubelles : plastiques, chaussures, pneus, cordages, emballages, verre, ferraille. « Attention, il y a des choses à ne pas collecter pour ne pas abîmer la plage », rappelle Thierry Huguet. « C’est pour cela que l’on a mis des panneaux explicatifs. » C’est le cas notamment de la « laisse de mer », composée d’algues échouées, de morceaux de bois, de restes d’organismes marins, … « C’est l’engrais des plantes de haut de plage qui servent à maintenir la dune », précisent les panneaux. « Cette laisse de mer abrite des micro-organisme utiles aux animaux marins et notamment les oiseaux ».

Depuis, l’idée, qualifiée « d’intelligence collective au service du bien commun » par ses initiateurs, a fait son chemin et d’autres communes ont emboité le pas aux Sables d’Olonne.
 
« un formidable outil de sensibilisation à la protection de l’environnement marin, bien visible et qui suscite la curiosité »

C’est le cas de la commune de Zarzeau (Morbihan) qui a lancé l’expérimentation l’an dernier sur la presqu’ile de Rhuys, un lieu très prisé des randonneurs et dont les plages sont souillés par une multitude d’objets lors des grandes marées d’hiver. « Nous les avons testés à Pénestin, l'an dernier, et le bilan a été très positif », explique Aurore Le Breton, de l'établissement public territorial du bassin de Vilaine (EPTB), à l'initiative de la démarche, à Ouest France. « C'est une démarche écocitoyenne qui s'est développée très spontanément ».

Les bacs à marée ont été proposés au neuf communes littorales du bassin de la Vilaine, dont Sarzeau et trois des plus grandes plages, Landrezac, Penvins et Suscinio, ont été équipées. Il s’agit ce celles où les tempêtes déposent le plus de déchets. Cette année c’est la petite commune de Moëlan-sur-mer (Finistère) qui a installé ses bacs à marée, avec des messages incitatifs à l’attention des vacanciers : « Plutôt que laisser les déchets sur le sable, il appartient à chacun de le récupérer et le déposer dans les bacs à marée. C'est un geste d'utilité publique que nous vous demandons, pour une mer et une plage plus propre ! Nous comptons sur vous ».

Pour l’association Sea-Mer, de Boulogne-sur-mer (Pas-de-Calais), qui s’investit dans cette démarche et fournit des conseils au collectivité, c’est avant tout « un formidable outil de sensibilisation à la protection de l’environnement marin, bien visible et qui suscite la curiosité ».

« Le principal objectif est d’inciter les usagers de la plage à entreprendre une démarche responsable sur les sites qu’ils fréquentent pour qu’ils deviennent des acteurs avertis de la préservation du littoral », souligne l'association Boulonnaise qui rappelle, « l’installation de ces bacs ne doit pas interférer avec la politique de retrait des poubelles sur les sites naturels ». En clair ces bacs à marée ne sont pas des lieux où l’on dépose ses déchets ménagers ou de jardin, ou encore les emballages de glaces et les mégots de cigarettes. Toutes les communes participent depuis des années à l’opération « plages propres » et de nombreux sacs sont installés aux entrées de plages pour les petits déchets quotidien. Les bacs a marée sont plutôt réservés aux gros objets.





              

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